Toujours plus vite...
(extrait)
— Qu’est-ce que je vais porter ce soir ? s’inquiète Charlotte dans sa chambre.
— Ta robe rouge ! Elle est parfaite.
— Tu plaisantes ?
La voilà qui jaillit par la porte communicante, outrée.
— Pas pour une soirée !
Je m’attendais tellement à ce qu’elle me dise qu’elle l’a déjà portée trois fois que je me retiens de soupirer.
— Bien sûr que si. Tu ne vas pas au bal des débutantes, tu vas à une soirée entre amis. Et ici, personne ne t’a vue avec !
Je ne sais pas comment interpréter l’expression figée de Charlotte. Elle ne va quand même pas me faire une syncope pour une robe ! Non ?
Si ?
— Il y a plein de boutiques ici, reprend-elle soudain. J’irais bien y faire un tour.
— Mets ta robe rouge. Elle s’accorde parfaitement à ton teint.
— Tu es sûre ?
Je lève les yeux au ciel en remuant lentement la tête.
Charlotte retourne dans sa chambre et je devine qu’elle revêt le vêtement en question. Le silence soudain m’inquiète un peu.
Elle revient enfin me voir, magnifique dans sa tenue rouge sombre, légèrement évasée sur les cuisses, cintrée sur le buste et mettant sa poitrine en valeur.
— Avec les cheveux relevés… comme ça… Tu en dis quoi ?
— Pas mal. Javier ne pourra pas te résister.
— J’y compte bien. Je vais sortir le grand jeu ce soir. Tu vas porter quoi, toi ?
— Ma robe vert pâle.
— Je ne savais pas que tu l’avais prise ! Elle sera parfaite !
Charlotte repart aussitôt.
Je regarde l’heure. On a le temps de faire un tour en ville avant de nous préparer. On pourrait même s’offrir une glace.
L’idée plaît également à ma complice. Quelques minutes plus tard, nous quittons l’hôtel.
— Demain, on pourrait se contenter de la plage, propose Charlotte.
Nous sommes installées à une terrasse. Mon amie enlève les amandes pilées de la crème fouettée. Elle oublie toujours de le préciser à la commande. Charlotte déteste les amandes, sauf si elles entrent dans la composition de cosmétiques.
— On ne sait pas à quelle heure on va se coucher, on risque d’ailleurs de se lever tard, complète-t-elle.