Toujours plus loin...
(extrait)

Ma mémoire revient peu à peu. Souvent sous forme de flashs. Les phares d’une voiture, juste derrière moi. La moto qui dérape. Je les note immédiatement pour les conserver, les sensations que je ressens aussi. Puis, je les relis et fais le point.

J’ai toujours autant mal à la tête.

Peu importe. C’est aujourd’hui que je sors. Esteban a accepté l’idée de m’accompagner. Il est en train de finaliser les papiers.

Laurie. Que deviens-tu, cariño ? Tiens bon.

Deux coups sont frappés à la porte. Livio entre aussitôt.

— Hola !

— Alors Esteban te laisse revenir ?

— Il a fait une exception pour moi. Personne ne résiste à mon charme.

— Des nouvelles de Laurie ?

Il secoue la tête. Bien sûr que non. Ç’aurait été la première chose qu’il m’aurait dite.

— Javier me tient au courant dès qu’il a du neuf. Esteban m’a dit que tu voulais partir aussi ?

— Je dois y aller.

— Je sais. Je ne vais pas chercher à te faire changer d’avis.

Livio s’assied sur le fauteuil qu’il place plus près du lit.

— Pars tranquille et ramène-nous Laurie. On est tous inquiets pour elle. Ton bar est entre de bonnes mains. Avec la bombe que je t’ai balancée l’autre jour, je n’en ai pas rajouté sur ton affaire. Mais j’ai géré. Ricardo, le copain de Juan, a accepté de s’en occuper. Il fait tourner l’établissement en ton absence et il s’en sort plutôt bien.

Je prends une profonde inspiration.

Je sais que je peux compter sur mon ami. C’est exactement pour cela que je lui ai confié un double des clés du bar et l’existence des caméras. Il faudra que je le remercie à la hauteur de tout ce qu’il a fait pour moi.

Livio affiche un sourire satisfait.

— Bon, maintenant, la nouvelle qui va te donner la patate.

Décidément ! J’attends avec impatience ce qu’il va annoncer.

— Ton agresseur a été arrêté à la frontière. Il est reparti immédiatement en taule. Le policier qui recherche Laurie espère qu’il donnera le nom de son complice. Celui qui l’a enlevée et qui la séquestre.

— Tu es sûr ?

— Tu plaisantes, j’espère !

Livio ne pouvait pas me faire plus plaisir. La police avance vite et cela me procure une vive satisfaction. Avec de la chance, Laurie sera retrouvée quand j’arriverai à Paris.

Ce n’est pas ainsi que je voyais mon premier séjour dans la capitale française.