#Non, mais Clément, quoi !
(extrait)

Arthur se leva enfin et observa la vingtaine de lycans qui attendait le verdict de ces mois d’entraînement.

— Mes amis, bienvenue au Conseil, commença Arthur. Vous avez réussi brillamment votre formation. Je suis heureux qu’aucun de vous n’ait abandonné ou pire, n’ait été renvoyé. Vous allez maintenant connaître la décision de vos instructeurs. Vous avez suivi la formation des Gardes. Mais êtes-vous dignes d’en faire partie ?

Ménageant son effet, le Conseiller fit une pause et observa les prétendants.

— Je dois vous rappeler que le verdict de vos instructeurs sera sans appel. Si parmi vous, certains sont déclarés « hors-jeu », ils devront repartir sans espérer intégrer l’unité.

C’était le titre le plus redouté des élèves. Celui qui les renvoyait chez eux. Ils n’auraient plus la chance de repasser les tests et la formation.

— Si certains d’entre vous sont déclarés « prêts », l’entrée dans la Garde leur est acquise. Mais pour gravir les échelons, il faudra travailler encore plus.

C’était le titre le plus décerné. Rares étaient les lycans à intégrer directement le service actif. Les nouveaux devaient faire leurs preuves et seule l’expérience leur permettait d’évoluer.

— Si vous êtes déclarés « opérationnels », vous intégrerez immédiatement le service actif. Je vous rappelle que ce titre est très rarement donné et que ceux qui en ont bénéficié sont exceptionnels.

Arthur tourna la tête vers Simon Fischer.

— Commandant, quel est le verdict de cette formation ?

L’officier regarda les prétendants, avec un sourire en coin.

— La décision a été difficile à prendre, commença-t-il. Le groupe n’est pas homogène. Certes, il y a une profonde amitié qui les lie tous, mais cela n’a pas suffi pour que tout le monde soit au même niveau.

L’autre instructeur acquiesça. Arthur fronça les sourcils et jeta un regard à ses homologues.

— Je prendrai chacun de vous à part pour expliquer ma décision, reprit le Commandant à ses élèves. Ce n’est pas une punition, loin de là. Mais je ne peux pas donner à tous le même statut, ce ne serait juste pour aucun d’entre vous. André, je te laisse appeler le premier groupe.

L’officier cita une douzaine de noms, chaque appelé s’avançant d’un pas.

— Votre engagement durant ces deux mois était exceptionnel, reprit le Commandant. Vous avez mérité votre place parmi mes hommes. Vous avez appris à vous dépasser, il va falloir aller encore plus loin. Ce qui se passe sur le terrain est beaucoup plus difficile. C’est maintenant que vous allez comprendre ce qu’on voulait dire par dépassement de soi et excellence. Messieurs, André et moi-même vous estimons prêts.

Le soulagement se peignit sur les visages. Des applaudissements résonnèrent depuis les gradins.

— Bienvenue dans la Garde, déclara André en échangeant une poignée de mains avec les nommés.

— Pour tous les autres, lâcha Simon Fischer aux apprentis restants, votre engagement a été exemplaire. Vous avez dépassé mes espérances. Je n’ai jamais vu des élèves aussi motivés que vous. Messieurs, en tant qu’instructeur, je suis fier de vous déclarer opérationnels.

Un court silence suivit la déclaration. Les nommés se regardaient, n’osant croire les paroles du Commandant.

Puis des cris jaillirent parmi les Gardes, des hourras, des sifflements. Les huit amis laissèrent alors exploser leur joie.

— On l’a fait, mon frère ! s’exclama Clément à son équipier. On l’a fait ! Je savais qu’on y arriverait !