Pleine lune dans le cimetière

Ils avaient tous reçu le courrier électronique.

 

« J’ai programmé l’envoi de ce mail au cas où je ne serais plus en état de vous avertir. Si vous recevez ce message alors que je suis près de vous, on rira bien. J’aurais juste oublié de le supprimer.

En revanche, si vous n’avez pas de nouvelle de moi…

 

Je vous explique en quelques mots ce qui s’est passé depuis que je suis revenu en ville.

J’ai insisté auprès de mes parents pour rentrer plus tôt. J’avais des recherches à faire sur mon prochain sujet d’article. Ce projet me tournait dans la tête depuis un moment, sans parvenir à le faire aboutir.

Et pendant mes vacances, j’ai trouvé comment dénicher les informations qu’il me manquait.

Mais il faut que je vous dise de quoi il s’agit.

Je rêve depuis que la rubrique m’a été attribuée de faire un article sur les fantômes du cimetière. Oui, les fantômes, vous avez bien lu.

Vous connaissez la rumeur qui circule ? Les nuits de nouvelle lune, les esprits sortent de terre et viennent terrifier les malheureux qui osent traîner près du cimetière.

Certains se présenteraient sous forme de feux follets. D’autres sous forme de brume.

Les nuits de pleine lune, certains peuvent prendre l’aspect humain qu’ils avaient avant.

Je ne pouvais pas passer à côté de ça !

Être rentré plus tôt me permettait d’aller sur place à la nouvelle lune et à la pleine lune.

J’ai pu consulter le cadastre et savoir qui était enterré et où.

À la nouvelle lune, j’étais sur place.

Ce que j’ai vu était incroyable. Je vous jure ! Vous ne me croirez pas. Alors, il faut que vous le voyiez par vous-même.

Si ce n’est pas un oubli de ma part, ce message est donc une alerte. Si je ne suis pas là pour vous en parler de vive voix, c’est qu’il m’est arrivé quelque chose.

Je suis inquiet. C’est pourquoi je vous écris ce mail.

Depuis cette nuit au cimetière, j’ai la sensation d’être suivi. Ce que je n’arrive pas à savoir, c’est s’il s’agit de fantômes ou de personnes réelles.

Dans le premier cas, je ne m’en fais pas trop. Le second est bien plus angoissant. Qui pourrait me surveiller ? Pourquoi ?

N’en parlez à personne. Pas même à mes parents, s’il vous plaît.

 

Noah »