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Image de Nikola Johnny Mirkovic

Pleine lune dans le cimetière

Épisode 4
"La cabane"

C’était la rentrée. Le lycée avait à peine ouvert ses portes que les élèves commencèrent à investir les lieux.

En ce premier jour, seules les secondes débutaient l’année. Le lendemain, ce seraient les premières et le surlendemain, les terminales et les BTS.

Maëva retrouva ses copines de toujours devant le panneau où les salles étaient annoncées. Elles laissèrent exploser leur joie de se retrouver. Enfin, ce n’était pas comme si elles n’avaient pas passé une après-midi entière ensemble à acheter leurs affaires scolaires la semaine précédente. Oubliées également les heures passées en visio tous les soirs !

Tout en discutant, elles gagnèrent l’étage et entrèrent dans la salle correspondant à leur classe.

Les amies découvrirent avec bonheur que leurs copains de collège étaient déjà là. La bande se retrouvait au grand complet.

Ou presque…

— Vous avez vu Noah ?

— J’essaye de le joindre depuis la semaine dernière, répondit Lucas. Mais il ne m’a pas répondu. Et il n’a pas lu mes messages.

Cela n’était pas dans les habitudes de Noah. Ponctuel, jamais absent. L’adolescent était réputé pour son assiduité et son sérieux dans les études. Il avait le projet de devenir journaliste.

Cette orientation n’étonnait personne. Noah était un garçon curieux de tout, souhaitant creuser chaque sujet pour comprendre. Plus bavard que lui, il n’y avait pas. Il avait toujours un truc à dire sur quelque chose.

Il s’était déniché un poste dans le journal de la ville où il était chargé d’animer la rubrique de l’étrange.

Le thème lui tenait particulièrement à cœur parce qu’il lui permettait de faire des comparaisons entre la rumeur et la réalité. En quelques mois, ses articles étaient parmi les plus lus de la gazette.

— Tu n’es pas allé voir chez lui ?

— Non. J’étais encore en Bretagne. Je ne suis rentré qu’hier dans la journée. Je pensais le voir aujourd’hui.

— Il n’est peut-être pas encore revenu. S’il ne vient pas aujourd’hui, on ira voir chez lui après les cours.

Tous acquiescèrent et s’installèrent quand le professeur entra.

La journée passa et le groupe d’amis s’inquiéta de ne pas voir leur ami arriver. Son téléphone restait éteint, ce qui n’était pas normal.

L’heure de quitter le lycée arriva enfin.

— On y va tous ? questionna Lucas.

Une approbation générale lui répondit. La bande se mit alors en route. Le bus qui les conduirait à destination était à l’arrêt et tous grimpèrent dedans.

La maison où habitait Noah n’était qu’à dix minutes de marche après l’arrêt du bus.

Quand ils remontèrent la rue, le silence s’installa entre eux. Un mauvais pressentiment les taraudait.

Une fois devant la demeure des parents de Noah, l’évidence s’imposa.

Pas de voiture garée dans l’allée. Tous les volets étaient clos.

La pelouse n’avait pas été entretenue depuis des semaines.

— La boite aux lettres n’a pas été vidée depuis un moment, constata Émilie en regardant par la fente.

— Quand ils partent longtemps, généralement, ils demandent à quelqu’un de s’occuper de leur maison.

— Oui, pour éviter qu’elle paraisse abandonnée. Ce qui est le cas, là…

Par acquit de conscience, Lucas entra dans la propriété pour sonner à l’interphone. Après trois tentatives, il rejoignit ses amis.

— Personne.

C’était pourtant évident étant donné l’état extérieur.

— Qu’est-ce qu’on fait ? s’inquiéta Maëva. On prévient la police ?

— Pour leur dire quoi ?

— Ça ! Que ce n’est pas normal que tout soit dans cet état. Que Noah ne soit pas venu au lycée.

— Si tu veux perdre ton temps à tenter de les convaincre… Franchement, il n’y a aucune chance qu’ils s’intéressent à ton histoire.

— Et si on demandait aux voisins ?

— Attendons encore quelques jours. Si vraiment on n’a aucune nouvelle de Noah, on en parlera.

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