Pleine lune dans le cimetière
Épisode 3
"Enquête parallèle"
Les questions de la police alimentèrent la conversation de la petite bande pendant leur déjeuner.
Chacun raconta ce qui leur avait été demandé, ce qu’ils avaient répondu.
— Donc, Noah serait rentré plus tôt, conclut Émilie, mais n’a contacté aucun de nous.
— Moi, j’étais absent, fit Lucas. Je tombais chaque fois sur son répondeur.
L’adolescent sortit son portable et vérifia que ses posts n’avaient toujours pas été lus.
— Rien. Il n’a pas ouvert sa messagerie.
— Les lieutenants m’ont demandé si je savais sur quoi travaillait Noah pour son prochain article, ajouta Maëva.
— Oui, moi aussi.
— Il n’en a parlé à personne, déclara Martin. Tout comme personne ne savait qu’il était revenu.
— Mais oui ! s’exclama Océane. Il faudrait savoir ce que Noah a fait pendant le temps où il était seul. Il devait certainement préparer son prochain article !
— Moi, ce que je veux faire, c’est apporter mon soutien à ses parents. Ils doivent s’inquiéter comme pas possible ! Ils ont besoin de nous.
— Tu as raison. Nous devrions y aller tous.
— Oui, ils nous ont toujours bien accueillis. Je les aime bien, moi.
— Oui. Nous devons les soutenir. Nous irons après les cours.
Pourquoi n’y avaient-ils pas songé plus tôt ?
Parce qu’ils ne savaient pas que les parents de Noah étaient de retour. La bande avait découvert que Noah avait disparu lorsque la police était venue chez eux.
— Il n’y a que moi à trouver étrange que les flics soient venus chez chacun de nous en même temps ? fit Lucas.
Les adolescents s’observèrent en silence. Aucun d’eux n’avait fait le rapprochement. Lucas reprit :
— Si une enquête est ouverte pour une disparition, je peux comprendre qu’il y ait plusieurs officiers sur le coup. Mais là, nous avons été interrogés par deux personnes et tous à la même heure. Ça fait beaucoup, non ?
— Oui, c’est étrange, fit Océane. La police nous aurait menti sur l’objet de l’enquête ?
— Non. Noah a bien disparu et il est injoignable. Nous en saurons peut-être plus ce soir en parlant avec ses parents.
L’après-midi allait leur paraître bien long !
Vint enfin l’instant où ils sonnèrent à la porte des Bremer.
Ce fut la mère de Noah qui ouvrit. La bande fut surprise de son aspect. Elle si coquette en tant normal avait le visage défait, n’était pas coiffée. Sans compter qu’elle n’était vêtue que d’un pantalon de jogging et un t-shirt trop grand.
Les adolescents expliquèrent la raison de leur visite. Elle les accueillit chaleureusement et leur offrit une boisson.
— Il ne vous a rien dit ? Vous ne l’avez pas vu ?
Ils ne savaient même pas que Noah était revenu !
— Est-ce que je peux consulter son ordinateur ? demanda Lucas. Il aura peut-être mis quelque chose dedans.
— La police l’a emporté, ainsi que quelques papiers qui traînaient sur son bureau. Mais si tu veux, tu peux regarder si quelque chose peut t’indiquer où il a pu aller.
Lucas remercia son hôte et quitta la pièce.
— Excusez-moi, intervint Émilie. Êtes-vous certaine qu’il est bien revenu ?
— Oui. L’alarme a été coupée avec son code. Il a fait quelques courses et son linge était dans le panier. Oui, je suis certaine qu’il est rentré.
— Est-ce qu’il manque quelque chose dans ses affaires ? En dehors de ce que la police a emporté.
— Son vélo et son téléphone portable.
La mère de Noah les observa alors, semblant avoir une révélation.
— Il est peut-être dans votre cabane ! s’exclama-t-elle.
— Nous y avons passé plusieurs après-midi, la semaine dernière, déclara Maëva.
— Et j’y suis allé dimanche, fit Martin. Rien n’indiquait qu’il était passé.
— Il a peut-être eu un accident. Cela vous dérangerait-il d’aller vérifier ?
La bande se regarda.
— Bien sûr ! approuva Maëva. Nous devons tout faire pour le retrouver.
— On peut même y aller maintenant, suggéra Martin. Ainsi, nous serons fixés.
La proposition fut acceptée à l’unanimité.