Pleine lune dans le cimetière

Maëva et ses parents furent étonnés quand la sonnette d’entrée retentit.

À l’heure du dîner, la visite était plutôt inattendue.

Ce fut le père de l’adolescente qui alla ouvrir.

— Lieutenants Legrand et Garin. Maëva Langres est votre fille ?

Surpris, l’homme bafouilla un oui confus.

— Elle a fait quelque chose de mal ?

— Non, rassurez-vous. Nous avons juste quelques questions à lui poser. Serait-il possible de nous entretenir avec elle quelques instants ?

— Oui… Oui… bien sûr. Entrez.

 

Au même moment, chez les amis de Maëva :

— Lucas Grandin ? Police nationale. Pouvons-nous vous poser quelques questions ?

— Nous souhaiterions poser quelques questions à votre fille Émilie.

— Lieutenant Van Debben, Enzo Landrin est-il votre fils ?

— Nous n’en avons pas pour longtemps, mais nous souhaiterions poser quelques questions à votre fille Océane.

— Pouvons-nous parler à votre fils Martin un instant ?

 

Quand Maëva arriva dans le salon où les policiers attendaient, elle était nerveuse.

Que pouvaient-ils bien lui vouloir ?

Ses parents étaient là également. Ils assisteront à l’entretien.

— Merci de nous accorder du temps, déclara l’un des lieutenants. Nous avons quelques questions à propos de Noah Bremer. C’est bien un de vos amis ?

— Heu… Oui. Oui ! Je le connais depuis le collège, quand ses parents ont emménagé ici.

— M. et Mme Bremer viennent de signaler sa disparition. À quand remonte la dernière fois que vous l’avez vu ou que vous lui avez parlé ?

— On a fait un pique-nique avec toute la bande fin juillet. Certains, dont moi, venaient juste de rentrer de vacances et les autres allaient partir. C’était à la base de loisirs des Ceriseraies.

— Noah était là ?

— Oui. Il nous a raconté le dernier article qu’il avait préparé pour la gazette. Il est paru mi-août.

Les lieutenants se regardèrent.

— J’achète un exemplaire chaque mois depuis que Noah a sa rubrique. Vous voulez le voir ?

— Nous avons ce qu’il nous faut, merci.

— Et après ? ajouta le second lieutenant. L’avez-vous revu ?

— Non. Il devait partir en vacances. Je pensais le revoir au lycée. Sauf qu’il n’était pas là.

Maëva expliqua alors qu’avec ses amis, en sortant des cours, ils s’étaient rendus chez Noah. Elle détailla l’état négligé des lieux.

— Qu’avez-vous fait ensuite ?

— On a décidé d’attendre quelques jours. Après tout, Noah est sur les listes du lycée. Son absence a été notée par les profs. Et même si les parents de Noah font toujours attention à leur maison, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

L’adolescente observa les policiers.

— N’est-ce pas ?

— Non, en effet. Monsieur et madame Bremer sont rentrés mercredi. Ils viennent de nous signaler que Noah n’était pas chez eux alors qu’il était censé avoir regagné le domicile la semaine d’avant.

— Auriez-vous une idée de ce qu’il aurait pu faire ? Un endroit où il aurait pu aller ?

— Non, rien. Tous les endroits où nous nous rendons sont publics. Quelqu’un l’aurait vu.

— Connaissez-vous le prochain sujet de l’article de Noah ?

Maëva réfléchit longuement.

— Non. Il n’a rien dit la dernière fois. Il parlait juste de celui qui allait sortir. Mais Lucas ou Martin en sauront peut-être plus.

— Des collègues sont chez eux en ce moment. Nous vous remercions du temps que vous nous avez accordé.