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Pimpr ou Nelle
(extrait)

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Je rentre chez moi, éreintée, mais heureuse. Mes amis m’ont gâtée. Je ne parle pas du restaurant hors de prix où ils m’ont invitée ou de la discothèque qui a suivi. Je sors leurs cadeaux et les étale sur la table basse, face au clic-clac qui me sert aussi de lit, que j’avais déplié en prévision de mon retour tardif dans la nuit. Des bijoux, un sac à main de marque et le portefeuille qui va avec.

Cependant, le plus beau de tous restera le chaste baiser du mannequin de mes rêves.

Nicolas Haucourt.

Que n’aurais-je donné pour qu’il me propose de partir avec lui !

Je bâille bruyamment et décide d’aller me coucher. Demain, ou plutôt ce matin, ce sera grasse mat’. Pour être certaine de ne pas être dérangée, je vais même éteindre mon téléphone.

Quand j’enlève ma veste, un papier tombe de ma poche. Pourtant, je ne peux rien mettre dedans, car elle n’est pas assez grande pour cela. Intriguée, je ramasse ce qui ressemble à une carte de visite.

Je regarde les inscriptions et manque de tomber. Je m’assieds précipitamment sur le clic-clac.

Son nom est calligraphié en lettres cursives, suivi de son agence. Je tourne le petit carton. Au dos, il a écrit son numéro de téléphone.

Quand a-t-il glissé sa carte dans ma poche ? Je n’ai absolument rien senti.

Puis, je réalise soudain.

Oh. Mon. Dieu.

J’ai son numéro de portable.

J’ai son numéro de…

J’ai…

Ma main se pose sur ma bouche. Il doit certainement attendre que je l’appelle. S’intéresserait-il à moi ? Un mec aussi canon, célèbre et qui a certainement toutes les filles à ses pieds s’intéresserait à moi !

Mon cœur bat la chamade.

Je le revois, un sourire en coin, au Printemps, tandis que je me dépêtrais dans les cartons de chaussures.

Ses doigts contre ma joue m’ont laissé comme des marques de brûlure. J’ai l’impression qu’il me touche encore.

Je fais tourner la carte dans ma main.

Oserai-je l’appeler ?

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