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Je suis l'Alpha
(extrait)

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L’air frais lui chatouillait les narines. C’était une sensation agréable. Elle sentait les différentes odeurs des plantes et des arbres près d’elle.

Elle courait. Elle allait de plus en plus vite et adorait cette sensation de liberté. Elle avait l’impression de revivre après des années d’enfermement. Elle évitait avec agilité les troncs d’arbres et sautait par-dessus les cours d’eau.

Elle apercevait les arbres autour d’elle, bien qu’elle se trouvât en pleine nuit. Elle allait vite. Elle ne savait ni où elle était ni où elle allait, mais une seule chose comptait pour elle : elle était enfin libre !

Elle se familiarisait avec cette impression d’être à quatre pattes, ce qui décuplait sa puissance. Elle ne ressentait pas la fatigue. Elle n’avait pas froid. Elle n’avait pas faim. Cette sensation de liberté était merveilleuse. C’était comme si rien ne lui était impossible.

Elle s’arrêta près d’une rivière. Elle pencha la tête pour se désaltérer et aperçut de nouveau ses yeux dorés. Ils ne lui inspiraient plus de crainte. Elle savait qu’ils faisaient partie d’elle. C’étaient ses yeux à elle.

Des bruits lointains attirèrent son attention. Elle n’était plus seule.

Elle tourna la tête dans la direction d’où venaient les bruits. Elle chercha à découvrir l’odeur des intrus. Une odeur sucrée, musquée, se détachait particulièrement du reste. Elle lui semblait familière sans pour autant pouvoir l’identifier pleinement.

Elle s’avança prudemment et silencieusement. Elle resta à l’abri des arbres et des rochers pour observer.

Quatre loups couraient à quelques mètres d’elle. Ils ne semblaient pas l’avoir vue et ne s’arrêtèrent pas lorsqu’ils la frôlèrent.

Sa raison lui commandait de partir en sens inverse, de les éviter et de ne surtout pas se faire remarquer.

Son instinct voulait les suivre.

Et cette sensation nouvelle de liberté lui dictait de suivre son intuition.

Elle resta à distance des quatre loups et les suivit sans aucune peine. Ils coururent ainsi longtemps. Ils devaient avoir parcouru des kilomètres. Elle n’était toujours pas fatiguée.

Ils s’étaient arrêtés au sommet d’un rocher. Elle en profita pour mieux les observer. Trois des quatre loups lui apparaissaient telles des ombres. Elle avait du mal à les distinguer nettement.

Mais le quatrième loup…

Il était juste magnifique. Contrairement aux autres, son apparence était nette. Sa fourrure était un subtil mélange de couleurs fauves et noires. Il étincelait sous la lumière lunaire. Il était grand pour un loup, de même que ses trois compagnons. Sa fourrure cachait sa musculature, mais il semblait fait tout de puissance et de force.

Elle était subjuguée par cette vision.

L’odeur qui l’enveloppait venait de lui. Elle était irrésistiblement attirée par ce loup. Son instinct la poussait vers lui.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine quand il se tourna vers elle, comme s’il l’avait remarquée. Son regard d’ambre la fixa. Elle était paralysée.

Soudain, le rocher où les loups se trouvaient s’effondra. Dans un silence effrayant, elle vit les quatre loups tomber dans le vide. Elle en ressentit une terrassante sensation d’effroi.

MEGAAAAANE !!

 

La jeune femme se redressa d’un bond dans son lit. Le cri résonnait dans sa tête. C’était la voix de Raphaël, elle en était persuadée.

Elle avait le souffle court et la terrible impression qu’un drame venait d’avoir lieu. Elle s’habilla à la hâte et sortit de sa chambre.

Il était encore tôt, mais Adeline était déjà levée. Elle vit surgir son amie sans comprendre. Mégane semblait chercher quelque chose, affolée.

─ Où sont-ils ? demanda cette dernière, essoufflée.

─ Où sont qui ? demanda Adeline qui ne comprenait rien.

─ J’ai entendu la voix de Raphaël. Ils sont là, non ?

Mégane s’arrêta soudain et regarda son amie. Elle venait de réaliser qu’elles étaient seules dans l’appartement.

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