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Le calme avant la tempête

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— Je n’arrête pas de voir des crocs et des yeux jaunes, fit Babeth. Au départ, je pensais que c’était vous (elle s’adressa à Clément). Mais si c’était plutôt le coupable ?

Tony regarda Clément en levant les sourcils.

— Impressionnante, fit-il.

La voyante le toisa, outrée.

— Ah ! Non, hein ! Vous n’allez pas faire comme l’autre inspecteur ! L’autre qui est venu me chercher et qui n’a jamais cru en mes capacités. Si c’est ça, vous pouvez repartir tout de suite !

— Ah ! Mais loin de moi l’idée de ne pas croire en vous, se défendit Tony. Le fantastique fait partie de notre vie. Et depuis peu, la magie. Thesya a ramené à la vie mon ami, là-bas.

Il désignait Clément.

— Alors, je crois en vos dons et m’excuse si j’ai pu vous faire penser le contraire. En fait, je suis plutôt admiratif. Vous avez eu l’idée avant nous qu’il pouvait s’agir de quelqu’un de la communauté.

— Et cette hypothèse est loin d’être bête, ajouta Clément. Sur les scènes de crimes, si j’ose dire, il n’y avait aucune trace suspecte. Si l’on cherche un loup, cela peut s’expliquer.

— Qu’avez-vous de plus ? reprit Tony. Une couleur de fourrure ? Une silhouette ?

Babeth s’était calmée instantanément. Elle réfléchit sur les détails de ses visions.

— Non, rien. Que des crocs et ces yeux dorés terrifiants.

— Ce n’est pas grave, conclut le Tau. On va creuser la piste. Tu t’en charges, Tony ?

— Je suis déjà sur le coup !

Le Garde s’éloigna vers son véhicule.

— Je suis désolée de m’être emportée.

— Le commandant Degard vous a manqué de respect. Je comprends. Personne ici ne le fera. Je peux vous l’assurer.

— Merci.

— Si vous avez de nouvelles visions, n’hésitez pas à les partager. Je vous laisse ma carte. Contactez-moi de jour comme de nuit.

— Vous repartez déjà ?

— Je pense que nous avons déjà trop envahi votre espace vital.

— Est-ce qu’Océane peut rester un peu avec moi ?

La demande parut étrange. Cependant, Clément ne voyait pas de raison de la refuser.

— Et si vous posiez la question à l’intéressée ?

Océane cria de joie en guise de réponse.

— Deux jours, accorda Raphaël. Je vous la confie.

— Elle est entre de bonnes mains.

Deux heures plus tard, tous les lycans étaient partis. La propriété semblait soudainement bien vide.

— Tu m’expliques comment ça fonctionne ?

Océane sortit Babeth de sa torpeur.

— Comment fonctionne quoi ?

— Ton don.

Difficile à dire, en fait. C’était quelque chose qui venait comme ça. Incontrôlable. Imprévisible souvent. Pour la voyante, c’était quelque chose d’inné, qu’elle vivait depuis toute petite.

— Est-ce que tu pourrais savoir si je suis toujours en danger ?

— Oui. On peut poser la question aux oracles.

L’adolescente battit des mains.

Quelques minutes plus tard, elles étaient installées dans la roulotte. Babeth avait étalé ses cartes selon un ordre précis.

— Alors ?

Océane s’impatientait.

Babeth se demandait comment interpréter les lames devant elle.

— Tu peux y aller franco, je n’ai pas peur de la vérité.

La jeune fille semblait ne semblait pas comprendre la menace qui pesait encore sur elle.

— Désolée, fit Babeth. Je dois appeler Raphaël.

Océane blêmit.

— Tu me fais peur.

— Je ne pense pas que tu sois en danger ici. Il faut déjà savoir que tu es là. Et trouver mon terrain n’est pas évident.

— Mais tu dois contacter la Garde.

— Oui.

Pendant que la sonnerie résonnait dans le vide, Babeht eut l’image d’un homme. Elle ne distinguait pas ses traits ou une quelconque particularité. Rien qui pût aider les lycans dans leur enquête. Pourtant, il était clair qu’Océane et elle n’étaient plus en sécurité, parce que dans sa vision, c’était son terrain qu’elle voyait.

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