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Le bush

Le bush australien était un immense désert de roches et de sable rouge. Rien à voir avec le désert de l’Arizona. Toutefois, tout aussi magnifique.

La couleur vive surprenait au premier abord pour toute personne qui n’était pas habituée. Ensuite venait l’admiration.

Ce fut exactement ce que ressentirent Raphaël et les siens en arrivant dans la propriété lycane de l’Australie occidentale. Les Outback, nom donné par les loups à leur meute, y vivaient en parfaite autonomie. Ce qu’ils ne pouvaient fabriquer sur place était acheté avec les produits lycans. Le système était rodé et fonctionnait bien. Beaucoup de personnes travaillaient aussi dans les villes proches. Leur salaire participait à la vie de la communauté et aux échanges.

L’organisation était parfaitement huilée. L’Epsilon avait regardé les comptes et rapports lors de sa prise de poste. Il n’y avait rien à redire.

Douglas Aymer, l’Alpha, vint personnellement à la rencontre de la délégation. Il salua Raphaël et ses hommes avant de les guider jusqu’à sa résidence.

La villa se fondait idéalement dans le paysage. Ainsi que toutes les constructions. Cela permettait de rester discret et de rester dans l’harmonie du paysage.

— Ma demeure sera la tienne aussi longtemps que tu le désireras, Epsilon. Il y a suffisamment de place pour que vous y logiez tous.

— Merci, Douglas. J’apprécie ton geste. Ma compagne et ses amies vont poser nos affaires. Fais-moi visiter les lieux.

— Diana, ma compagne, se fera un plaisir de les aider. Viens. On va prendre les 4x4.

Mégane et Lilith regardèrent les véhicules s’éloigner puis suivirent la femelle Alpha.

Diana était une femme grande, élancée. Ses yeux verts contrastaient avec l’ébène de ses cheveux.

— C’est un honneur de vous recevoir tous. J’ai préparé les chambres. S’il vous faut quelque chose de plus, il ne faut pas hésiter à me le dire.

— C’est gentil. Merci à toi, Diana. Je pense que seule Lilith va avoir des exigences pour les jumeaux.

— C’est prévu. Le Commandant et elle auront la plus grande chambre. On a installé deux berceaux.

— Merci beaucoup, fit l’Oméga. Ils sont assez turbulents en ce moment.

— La joie d’être parent. Je connais ça. Les nôtres ont déjà dix et douze ans. Ils sont autonomes et se vantent d’être déjà des hommes.

Ce qui était souvent le cas pour les fils d’Alpha. La position de leur père semblait leur donner l’impression d’avoir à faire leurs preuves.

Mégane se demanda ce qu’il en serait de Gabriel. Aura-t-il cette arrogance qu’ont tous les Alphas ?

Une fois les bagages déposés et les affaires des petits déballées, les lycanes se retrouvèrent devant la résidence.

Diana leur offrit de quoi se restaurer pendant que les enfants s’amusaient entre eux.

La meute avait de nombreux louveteaux et les nouveaux arrivants étaient déjà intégrés dans le groupe.

Mégane appréciait énormément ces moments de partage avec les autres meutes. Des cultures différentes. Des façons de vivre aussi diverses que possible. Chaque meute avait sa propre organisation et les découvrir était pour la lycane très enrichissant.

Les heures passaient. Quand la nuit tomba, Diana sembla inquiète. Instinctivement, Lilith récupéra ses enfants.

— Quelque chose ne va pas ?

La question de Mégane rompit un silence pesant.

— Ils auraient dû revenir depuis longtemps. Je vais appeler Douglas.

— Pas la peine. Ils vont bien. Il y a simplement une discussion un peu houleuse en ce moment. Ça va leur prendre encore un peu de temps.

La louve Alpha observa Mégane, intriguée.

— Ne cherche pas à comprendre, intervint Lilith. Tu vas y perdre ton alphabet. Crois-la sur parole.

Puis, l’Oméga se tourna vers son amie.

— Qu’entends-tu par discussion houleuse ?

— Il y a apparemment des tensions. La présence de Raphaël est l’occasion pour certains de se mettre en avant. Clément s’amuse comme un fou.

Donc, il se battait. Contre des lycans, si elle avait bien compris. Lilith soupira.

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