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Communion

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La proposition de Madison avait fait l’unanimité parmi les visiteurs. Même les Gardes avaient souhaité participer.

— Ça ressemble beaucoup à ce que Raphaël m’a appris, lors de l’émergence de ma louve.

— C’est la même chose, confirma l’Epsilon. Mes parents m’ont imposé ces exercices pendant des années pour que je contrôle mon loup. J’avais un Mage qui m’aidait.

— Une Êta aurait été plus efficace, déclara Madison. Les Mages sont doués, mais c’est d’une Êta que tu avais besoin.

— Comme tu le sais, elles ne courent pas les rues. À ma connaissance, tu es la seule.

— Quelle ironie du sort ! Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.

— Réjouis-toi. Tu as changé.

— Merci, Raphaël. Ça me touche.

Raphaël posa une main sur l’épaule de la lycane avant de s’éloigner. Pendant que Mégane suivrait les enseignements de Madison, il resterait avec Romain, Clément et d’autres loups.

Ce fut un groupe d’une quinzaine de personnes qui s’engagea dans la forêt.

Direction la cabane.

Une fois sur place, Madison procéda comme avec les enfants. Elle demanda aux participants de former un cercle.

La distance entre la masure et la forêt était suffisante pour que chacun ait son espace.

Ensuite, ils s’assirent dans l’herbe.

Les jumeaux dormaient, confortablement allongés sur la pelouse. Gabriel, bien installé dans un transat improvisé d’herbe, de branchages et d’une couverture prise dans la cabane. Loin d’avoir sommeil, le bambin gazouillait et secouait son jouet.

— Bien, mettez-vous à l’aise, déclara Madison. Assis, en tailleur, allongé, peu importe du moment que c’est confortable pour vous. Alors, sentez-vous à l’aise de faire à votre convenance.

Pour la plupart, les participants se mirent en tailleur.

— Parfait. Maintenant, à votre guise, vous pouvez fermer les yeux ou non.

Ensuite, Madison développa son don Êta. Les convives furent enveloppés d’un voile nacré.

Dans cette atmosphère sereine et apaisante, tous écoutèrent la voix de l’Êta.

Dans un état proche de la transe hypnotique, ils profitèrent de l’aura de la nature, s’enivrèrent des odeurs des plantes, des arbres et des animaux proches.

Pour Lilith, c’était la première fois qu’elle vivait une telle symbiose avec son environnement. Elle avait l’impression que cela ne s’arrêtait pas à sa seule personne. Que tous les lycans près d’elle partageaient la même énergie, qu’ils ne formaient qu’une seule et même entité.

C’était peut-être cette couverture nacrée qui générait cette sensation.

Quelle qu’en fût la raison, l’Oméga appréciait ce qu’elle vivait autant que sa louve.

Déjà que la forêt environnante et son gibier intéressaient le prédateur, cette fusion était la bienvenue pour l’animal.

Comme elle aurait aimé naître louve et découvrir tout cela depuis l’enfance !

Clément avait tenté des méditations avec elle au début, juste avant sa première Pleine Lune. Seulement, elle était bien trop traumatisée pour vraiment s’y concentrer.

À présent, Lilith pouvait comprendre et communier avec la nature, comme lui avait dit Madison. Il lui faudrait la remercier pour ces bienfaits.

Même les jumeaux semblaient apaisés dans ce halo de sérénité. Gabriel était silencieux, observant sa mère de ses grands yeux bleus. Mégane semblait partie loin dans les tréfonds de son esprit.

Lilith savait que Raphaël l’avait aidée. Elle avait déjà appris cette osmose avec la nature. Cela remontait avant leur rencontre, quand elle était encore humaine.

Le voile se dissipa lentement. Les lycans revinrent progressivement à la réalité.

Pour Lilith, ce fut une magnifique expérience. Elle demanda à Madison de la renouveler chaque jour jusqu’à son départ.

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